:: Arthur Rimbaud: cattivo sangue manga. Traduzione Claudio Di Scalzo.

 



 

ARTHUR RIMBAUD

CATTIVO SANGUE

 

Se avessi almeno degli antecedenti nella storia patria, in un punto, qualsiasi!
Ma no, vuoto.


Lampante, schiarente, in tutto, che appartengo alla razza inferiore. Non posso comprendere la rivoluzione. La mia stirpe contempla la ribellione soltanto per predare: come fanno i lupi con la bestia non uccisa da loro.


Ripenso la storia della Francia, figlia primogenita della Chiesa. Avrei compiuto da contadinotto il viaggio in Terra Santa; ho in testa certe strade sulle pianure di Svevia, certi panorami di Bisanzio, torrioni di Solima; il culto della Vergine, l’intenerimento sul Crocifisso si ridestano in me tra fantasmagorie profane in numero di mille. – Sto accovacciato, lebbroso, sui piatti rotti e le ortiche, canto un muro calcinato dal sole. Più tardi, soldataccio, avrei nelle tedesche notti bivaccato.


Ah! Di più: in una radura rossastra il sabba roteo con vecchie e pargoli.
Non riesco a ripensare oltre questa mia terra e del cristianesimo. Senza fine rivedermi in questo passato. Però sempre in solitario; senza famiglia; anzi quale lingua parlavo? Nei precetti del Cristo non riesco mai a riconoscermi: neppure nei disegni dei Signori, - rappresentanti del Crocifisso.


Nel secolo scorso che cos’ero? Mi ritrovo solamente oggidì. Non più vagabondi, finite le guerre vaghe. Il popolo, la ragione e la scienza, compresa la nazione, sono stati ricoperti – come suol dirsi - dalla razza inferiore.


Oh oh la scienza! Tutto è stato ripreso. Adatti al corpo, adatti all’anima – viatico! – ci sono la medicina e la filosofia – rimedi da comari come le canzonette riadattate. Compresi i divertimenti dei principi e i giochi da loro proibiti! Geografia, cosmografia, meccanica, chimica!...


Scienza, innovativa nobilta! Il progresso. Cammina il mondo! Perché mai non dovrebbe girare?


E’ la visione dei numeri. Procediamo verso lo Spirito. E’ fatto certo, oracolare, quanto pronuncio. Intendo, e non riuscendo nella spiegazione senza motti pagani, vorrei tacere.

 

Da Une saison en enfer, 1873. Traduzione di Claudio Di Scalzo

 

 

 

MAUVAIS SANG

(…)
Si j'avais des antécédents à un point quelconque de l’histoire de France!
Mais non, rien.
II m’est bien évident que j’ai toujours été race inférieure. Je ne puis comprendre la révolte. Ma race ne se souleva jamais que pour piller; tels les loups à la bête qu'ils n’ont pas tuée.
Je me rappelle l’histoire de la France fìlle aînée de l'Eglise. J’aurais fait, manant, le voyage de terre sainte; j’ai dans la tête des routes dans les plaines souabes, des vues de Byzance, des remparts de Solyme; le culte de Marie, l'attendrissement sur le crucifié s’éveillent en moi parmi mille féeries profanes. - Je suis assis, lépreux, sur les pots cassés et les orties, au pied d'un mur rongé par le soleil - Plus tard, reître, j’aurais bivaqué sous les nuits d'Allemagne.
Ah! encore: je danse le sabbat dans une rouge clairière, avec des vieilles et des enfants.
Je ne me souviens pas plus loin que cette terre-ci et le christianisme. Je n'en finirais pas de me revoir dans ce passé. Mais toujours seul; sans famille; même, quelle langue parlais-je? Je ne me vois jamais dans les conseils du Christ; ni dans les conseils des Seigneurs, - représentants du Christ.
Qu’étais-je au siècle dernier: je ne me retrouve qu’aujourd'hui. Plus de vagabonds, plus de guerres vagues. La race inférieure a tout couvert - le peuple, comme on dit, la raison; la nation et la science.
Oh! la science! On a tout repris. Pour le corps et pour l’âme, - le viatique, - on a la médecine et la philosophie, - les remèdes de bonnes femmes et les chansons populaires arrangées. Et les divertissements des princes et les jeux qu’ils interdisaient! Géographie, cosmographie, mécanique, chimie!...
La science, la nouvelle noblesse! Le progrès. Le monde marche! Pourquoi ne tournerait-il pas?
C'est la vision des nombres. Nous allons à l’Esprit. C'est très-certain, c’est oracle, ce que je dis. Je comprends, er ne sachant m’expliquer sans paroles païennes, je voudrais me taire.

(…)